MACRON AU RWANDA : DISCOURS SANS COURAGE ET CONTRADICTION

Andréa Ngombet
2 min readMay 27, 2021

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Au concours du plus cynique, la démocratie française ne pourra jamais battre la Chine, la Turquie ou la Russie.

Le Président Emmanuel Macron a livré aujourd’hui à Kigali un discours sans courage qui restera peut être comme la marque de l’époque que nous vivons. N’est pas Chirac, devant le Vel d’Hiv, qui veut. N’est pas Mitterrand, saisissant la main du Chancelier allemand, le premier politicien venu. Quatre ans après son élection, il manque à l’apôtre du “en même temps” l’épaisseur historique et le sens du tragique qui produit l’Homme historique. Emmanuel Macron ne tranche rien, il embrouille. Il ne choisit pas, il divertit. En allant à Kigali il n’accomplit en définitive qu’un déplacement de pré-campagne présidentielle. L’électorat afro-français sera déterminant pour une présidentielle dans un mouchoir de poche. Ce vote encore volatile et marqué à gauche sera l’arbitre d’une présidentielle où l’abstention sera élevée et l’opinion des français d’origine européenne s’ancrera à droite.

Venir à Kigali après avoir avalisé une succession ethnique et dynastique au Tchad est une injure à la mémoire des victimes du Génocide. L’aveuglement de 1994 est toujours au pouvoir au Quai d’Orsay. Il y a, au Tchad, la même mécanique d’apartheid ethnique que sous Habyarimana.

L’ambassadeur de France au Tchad, Bertrand Cochery, ancien ambassadeur de France en République du Congo incarne cette doctrine raciste et criminelle. Durant son séjour au Congo, Paris a renforcé sa coopération militaire avec la milice mono-ethnique de Sassou Nguesso, convaincue de viols et d’exactions en République centrafricaine, de trafics de munitions et d’armes de guerre, de terre brûlée dans la région du Pool de 2016 à 2017, etc.

En République du Congo, Paris continue de participer sciemment à la planification d’une rectification démographique pour employer le vocabulaire des partisans les plus enragés du “MBOCHI POWER” dont le ministre de la justice Ange Wilfrid Bininga qui a récemment affirmé qu’avant que Sassou ne quitte un jour le pouvoir Vous Marcherez sur nos corps”.

Au concours du plus cynique, la démocratie française ne pourra jamais battre la Chine, la Turquie ou la Russie. Il n’y a aucun avenir possible entre les pays africains et la France sans rupture définitive avec cette diplomatie pseudo-culturaliste. À Yaoundé, Brazzaville, Malabo, les successions dynastiques sont en préparation avec la complicité active des salons feutrés du Quai d’Orsay.

À Kigali, le président Macron a manqué une occasion d’être à la hauteur de l’histoire, il s’est révélé n’être qu’un simple sophiste avide de réélection.

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